Êtes-vous prêt à voir le monde autrement ?

L’envers du décor d’une épicerie vrac et zéro déchet :

Après presque 3 ans d’ouverture et plein de rencontres/discussions avec vous, nous constatons que vous vous posez toujours beaucoup de questions sur nos choix et nos produits. Et c’est très bien, car nous avons créé le Bon Endroit suite à nos questionnements sur l’impact de nos modes de consommations.

Nous allons tenter de répondre à la plupart des questions dans cet article, en espérant que cela vous permette de comprendre à quoi vous contribuez lorsque vous venez chez nous.

Pourquoi notre choix en fruits et légumes est limité ?

• Nous travaillons avec la Ferme du Bois Rosé et la Petite Surface qui sont à moins de 30 km de chez nous. Ils ont fait le choix du maraîchage sur sol vivant pour valoriser une agriculture soucieuse de la terre. En plus d’une démarche biologique sans traitement chimique, les sols sont peu travaillés pour favoriser la faune du sol (vers de terre, micro-organismes et macrofaunes). Et les racines (engrais verts, flore spontanée, cultures) de manière naturelle. La Ferme du Bois Rosé et la Petite Surface prônent des valeurs qui nous parlent : ils ne sont pas dans la production de volume mais de qualité. On peut dire que c’est la Rolls Royce du bio.
• C’est un choix volontaire de vous apporter cette démarche au Bon Endroit. Parce que nous savons que la sobriété est une des solutions clés de la transition.
• Proposer de la quantité tous les jours, c’est en contrepartie beaucoup de perte/gaspillage et une productivité qui impacte notre planète.

Pourquoi votre pâte à tartiner ou vos biscuits sont plus chers ?

• Parler de prix est souvent un sujet tabou. Mais nous savons bien que le passage en caisse est un moment fatidique, surtout en ces temps où tous les coûts augmentent.
• Au Bon Endroit, nous pratiquons le prix juste. Nous ne vendons pas à perte des produits “phare” dans l’optique de faire tomber les autres concurrents. Car oui, les grandes surfaces pensent que la pâte à tartiner est plus importante pour attirer les clients que les fruits et légumes. Cette déconnexion du coût réel biaise totalement la vision du consommateur.
• Maintenant, nous allons aborder LE sujet délicat : nous appliquons une marge sur nos produits. Voilà c’est dit. Nous assumons ce choix, parfois un peu moins quand nous voyons certains prix de la concurrence. Surtout quand leurs prix de vente magasin sont parfois plus bas que nos prix d’achat chez nos fournisseurs…

Mais alors comment font-ils pour ne pas appliquer de marge ?

Asseyez-vous, nous alons vous raconter une histoire malheureusement vraie:

• Le modèle des grandes surfaces est basé sur une guerre des prix dont l’issue prévisible n’est pas jolie-jolie. Les fournisseurs subissent des négociations dignes d’un combat de boxe. Et plus vous êtes un petit fournisseur, plus vous êtes fragile.
• Pour rogner leurs marges, la grande distribution demande des remises « arrières » aux fournisseurs, sous forme de prestations de service que nous pouvons assimiler à un ticket d’entrée pour continuer à être distribué dans les grands magasins. Le pire est que cet argent ne tombe pas dans la poche des propriétaires de magasin qui sont franchisés mais à la maison mère… Bref…
• Le Bon Endroit n’est pas une grosse structure aux pratiques de négociations illégales.
• Nous sommes deux épicières avec deux alternants qui viennent travailler chaque jour avec l’espoir de semer des graines vers un monde plus sensé. Donc la marge que nous pratiquons sert à payer le local, à rembourser la banque et accessoirement à payer nos salaires. Si ô miracle en fin d’année, nous faisons un profit nous le reversons au bon endroit pour améliorer le matériel ou même réduire les prix.
• Nous achetons nos produits à un prix juste à nos fournisseurs. Nous veillons à acheter au maximum en direct producteur ou à passer par des grossistes engagés dans cette démarche.
• Pour comprendre ce modèle, nous vous conseillons le visionnage de ce reportage (attention âme sensible s’abstenir) qui nous as choqué mais nous a aussi fourni des réponses à nos questions sur leur capacité à faire des prix si bas. Hypermarchés, la chute de l’empire | ARTE – YouTube
• Nous n’avons pas l’intention de faire le procès de quiconque dans cet article car, derrière chaque magasin, il y a des gens qui travaillent et essaient d’en vivre (ou d’y survivre). Cependant, nous aimerions soulever la question de la pérennité du modèle.

Petit apparté : Nous faisons aussi face à la multiplication des vendeurs sur internet qui proposent des prix et délais de livraison très attractifs.

• Nous ne faisons pas le poids car leur objectif est de faire un volume à distance quand nous privilégions la proximité à petite échelle. Ils ont pour la plupart, des gros investisseurs ou subventions qui les aident à tenir, parce que leur modèle n’est pas du tout rentable les premières années (“La Fourche cherche 5 millions d’euros“ Source Challenge) le temps de capter le plus grand nombre de clients.
• Nous n’avons pas non plus de gros investisseurs ou subventions qui nous épaulent (Comment ça? Le Bon Endroit ne fait pas partie des licornes havraises?). Notre but n’est pas de vous pousser à la consommation avec des bas prix pour gagner “des parts de marché”. Ce choix nous met sûrement dans une case anti-commerciale. Notre “business model” n’attire pas les gros investisseurs , mais nous gardons notre indépendance de développer un modèle qui nous correspond sans la pression du profit.
• Mais attention, nous avons bien des objectifs de rentabilité pour tenir sur la durée, et continuer notre aventure, mais nous choisissons un modèle pérenne et juste (à notre sens) 

Est-ce que vous avez le dernier produit qui vient de sortir ? Oui celui que l’on voit partout sur les réseaux.

• Nous voyons de plus en plus de produits « ZD » (zéro déchet), qui émergent sur les réseaux sociaux. C’est un peu de la folie et difficile à suivre pour notre petite boutique.
• Quand nous intègrons un nouveau produit, nous devons étudier et tester son utilité, son efficcité, sa durabilité et son impact (à la fabrication, à l’usage mais aussi à sa fin de vie). C’est une analyse longue à faire.
• Aussi, nous faisons le choix de limiter les références. Au risque de de ne pas faire de ventes mais avec pour objectif de ne pas finir avec des rayons interminables où les clients se perdent. Nous savons que c’est aussi un chemin vers la sobriété.

Dans quoi j’investis mon argent quand je dépense chez vous?

Bon ok, ce n’est pas une question que nous entendons en boutique mais la réponse nous permet de finir sur une note positive 🙂

Quand vous venez dépensez chez nous, vous permettez à deux épicières de poursuivre leur rêve vers un modèle plus juste et durable et à deux alternants de suivre une formation et de travailler en même temps. Cela permet à nos supers producteurs locaux au Havre ou Normandie (Bol and bio, Ombra, Charles Danican, Ferme du bois rosé, la Petite Surface, Ferme de la Hulotte, le Panier de Léonie, ferme Dumesnil, Expresso patronum, Gumi graines, Savon d’Ici, les Savons de Joya, Sabes, Ozalee, F’Audrey réinventer, Ouverre, Neo locco, l’équilibre des saveurs, Septante Six, Coupable, Cidre Simon, Ô Ruchers des 2 sources, les Normandises du Pradon, les pâtes JeanJean, la Falaise qui rougit, les cornichons de Jean-Baptiste, la Spiruline des vikings, TOWT) et prestataires locaux (L’ortiellerie, Kids ecolo, Femina circum, Tout en vélo, 15.100.17, Océane nettoyage,…) de continuer leur activité.

Nous profitons de cet article pour tous les nommer et les remercier car ils nous accompagnent au quotidien et nous épaulent en ces temps compliqués. donc MERCI!!!

Tout ça est rendu possible grâce à vous, et votre volonté de changer un peu les choses. Nous savons bien que ce n’est pas une mince affaire de changer nos modes de vie, et ça nous motive de vous suivre dans vos envies pour un monde plus sensé.

C’est un peu la déprime cet article quand on y pense non?

Nous vous l’accordons, nous décrivons ici un tableau un peu noir du monde dans cet article. Alors que plein de belles choses ont lieu ici :

• lorsque nous vous voyons hyper motivés venir avec vos bocaux pour changer votre consommation.
• lorsque vous essayez et arrivez à convaincre votre entourage du côté positif du vrac.
• lorsque vous venez avec vos enfants pour leur montrer la démarche (oui, alors ce n’est pas toujours évident hein, et franchement chapeau! Et n’oubliez pas, nous avons la malle à jouet et le tableau à craie pour les occuper).
• lorsque que vous discutez entre vous en boutique sans même vous connaître pour parler produits ou astuces zéro déchet
• lorsque vous nous donnez un conseil de recette ou même un échantillon de la recette que vous avez testé ! (Merci !!)

Le Bon Endroit est votre endroit pour changer les choses à votre rythme. Car chaque geste compte!

Ce sont des raisons pour nous de se dire qu’on a fait le bon choix de se lancer. Non?