Ça marche bien le vrac ?
Bon on ne vous le cache pas, nous ne sommes pas devenus millionnaires depuis l’ouverture de la boutique. Nous ne gagnons pas un salaire de folie. Nous n’avons pas fait la levée de fonds miraculeuse pour « scaler » notre modèle, nous n’avons pas vendu les produits à la mode mais pas durable, nous n’avons pas succombé au tout emballé car moins cher que le vrac… Nous avons retroussé les manches en début d’année pour tenir debout et nous continuons, car nous avons cette envie de vous rencontrer tous les jours à la boutique, c’est le moment cliché, oui, mais on kiffe ! Nous voyons votre motivation à consommer autrement et cela nous booste.
PS: sur la question des profits, nous avons fait le choix de statuts basés sur l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) donc nous avons l’obligation de reverser les profits (s’il y en a) dans l’entreprise
C’est bien plus facile de consommer/vendre du déchets
Choisir d’acheter en vrac, c’est vite compliqué. On doit penser à prendre des contenants, réfléchir à quel contenant sera le plus adapté, ça demande plus de temps pour faire ses courses, c’est plus compliqué pour se servir, il faut laver ses contenants pour les réutiliser. Bref, la liste est longue. Alors que d’acheter emballé, c’est mettre le paquet dans son caddie, déballer dans ses placards, puis jeter.
Choisir de vendre en vrac, c’est vite compliqué. Nous commandons les produits en gros conditionnement (jusqu’à 25 kg), nous les mettons en vente dans des bacs ou silos que nous devons nettoyer à chaque nouveau lot, nous vous aidons pour vous servir, nous tarons vos bocaux/sacs au préalable, nous connaissons tous nos produits (car pas de code barre), nous récupérons des bocaux que nous nettoyons et séchons pour les remettre en circuit. Bref, la liste est longue aussi. Alors que vendre emballé, c’est mettre chaque paquet suremballé dans des rayons à perte de vue, et attendre que cela se vende. (Bon en vrai, c’est plus compliqué que ça, on sait que le travail en super/hypermarché est difficile avec des cadences de folie)
Notre point de vue ici c’est de constater que acheter/vendre en vrac est tout de même bien compliqué mais vous comme nous, nous nous donnons du mal car nous sentons bien que quelque chose cloche dans notre mode de vie/consommation.
Une goutte dans l’océan
Notre impact est minime comme une goutte dans l’océan lorsqu’on achète/vend en vrac. C’est parfois ce que nous ressentons dans notre petite boutique de quartier à remplir nos silos et peser des bocaux.
Mais pourquoi se donner autant de mal?
Personnellement, je me sens souvent impuissante lorsque j’écoute les infos et les discussions sur la transition que le monde doit prendre pour que limiter l’augmentation de la température. Tellement de décisions et d’actions doivent être prises à l’échelle mondiale, que l’on ne sait pas par quoi commencer. J’avoue je suis dépassée par le niveau des débats car je n’ai pas la connaissance. Mais, à mon niveau, je me dis que commencer par acheter sans un emballage jetable c’est déjà un bon début.
J’ai cherché une citation en référence à la goutte d’eau dans l’océan, et je suis tombée sur cette citation de Mère Teresa qui est un très bon mot de la fin:
Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait.