Chez nous, il a éveillé quelques points de scepticisme quant aux convictions de certains de proposer du vrac et il nous a fait grimacer à la vue de certaines images … On vous explique pourquoi :
” Le vrac, ça va dans le bon sens “
Dès les premières minutes, on voit un gérant de supermarché fier de son rayon vrac et fier d’« aller dans le bon sens ». Pendant son discourt, on voit un client se servir dans un beau sachet plastique neuf proposé par le magasin.
Attention, on ne fait pas la guerre au plastique ! Lorsque vous venez en boutique avec vos sachets plastiques refermables, c’est très bien. Tant que le sachet ressert.
Mais le proposer à disposition en magasin pour se servir à mon sens gâche le fait de proposer « sans emballage jetable » les produits. On sort d’un sachet plastique les produits pour les mettre dans un bac que les clients remettrons dans un sachet plastique avant de consommer et de jeter le sachet parce qu’au fond, on sait très bien qu’il sera a usage unique celui-ci. Avec un peu de chance il ira dans la poubelle jaune. Et dans le meilleur des cas, il sera recyclé.
Pourtant « le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas. »
Le gaspillage alimentaire :
Le vrac serai bon pour la planète seulement si le gaspillage alimentaire est limité. Forcément dans l’imaginaire : produit vendu sans emballage est synonyme de produit pas protégé et donc perdu au final.
Rassurez-vous, les produits proposés sans emballage en boutique on une bonne rotation qui permet de ne pas les perdre.
Lorsqu’un produit se vend peu et dont l’intégrité ne serai plus garantie (moins croustillant, moins de goût,…) nous le mettons en bocal (si possible avant que ça n’arrive) pour le proposer à la vente en « fin de lot » à -20% et nous arrêtons le produit.
C’est ce qu’il s’est passé notamment pour les Flakes de sarrasin. Vous étiez trop peu à les consommer pour garantir une bonne rotation du produit, nous avons cessées de le proposer.
Pour ce qui est des produits dont les sachets arrivent abimés en boutique, ce qui peut se produire exceptionnellement lors de certaines livraisons malheureuses, on vous rassure, les produits ne sont pas jetés.
Soit, on les consomme nous-même (notre estomac est à rude épreuve !) soit, on les donne en expliquant la raison. Le sachet de pâtes malencontreusement déchiré ne rend pas impropre à la consommation le produit mais il le rend invendable par mesure de précaution.
La perte est dommageable pour la boutique mais le produit n’est pas gaspillé.
Quand aux grains de riz qui tombent par terre lorsque vous avez vu votre bocal plus gros qu’il ne l’est réellement, là encore, ce n’est pas perdu pour tout le monde : la basse-cours en profite :
Les quantités restent minimes. Heureusement il y a plus dans votre bocal que par terre !
Les courses en « vrac » commandées sur internet.
On ne vous parle pas du mal que ça fait aux commerces de proximités de devoir rivaliser avec ce genre de sites qui ont levé des fonds dont les sommes nous font pâlir et ont des tarifs négociés que nous sommes incapables d’atteindre sans ajouter le stresse du rythme de travail des employés, bref…
Quand la commande est déballée du carton et que ce soi-disant “vrac” est disposé sur la table on constate que la définition même du vrac n’est plus respectée :
La table du couple est remplie de sachets krafts qui ont servi à emballer leurs produits. Ce n’est pas un achat en vrac, c’est un achat emballé même si le kraft donne bonne conscience.
Vous allez nous dire que les sachets kraft peuvent servir ailleurs.
C’est vrai ! Encore faut-il que les sachets étiquetés puissent être ouvert sans être troués…
Pour nous, on l’a déjà évoqué ici (L’envers du décor), ces sites de vente « en vrac » en ligne, sont une fausse bonne idée.
Le prix :
C’est un autre point sur lequel nous ne pouvons pas rivaliser : Les prix des produits d’appel.
C’est drôle justement, quelques heures avant le visionnage du documentaire, nous partagions une publication sur Instagram du compte du média suisse à l’initiative du défi Février sans supermarché qui explique justement ce qu’est un produit d’appel et pourquoi c’est si sournois ( à voir juste ici )
Pour faire court : vous pensez peut-être qu’acheter emballer en supermarché c’est moins cher que chez nous en vrac parce que vous avez comparé deux ou trois produits (souvent justement des produits d’appel) alors qu’au final sur le panier moyen, le vrac reste moins cher !
(On travail d’ailleurs activement à la composition de notre panier moyen avec l’équipe pour justement vous parler concrètement de prix et on l’espère, combattre les idées reçues sur les tarifs du vrac/bio/local.)
Les conditionnement en vrac :
Evidemment vous avez peut-être noté comme nous les petits sachets de produits qui sont ouverts pour être déversés dans les silos. Là encore, la franchise numéro un dans le vrac qui remplit les silos de ses boutiques avec des sachets de café de 3kg ça passe mal.
Chez nous, certains conditionnements sont petits également comme certaines épices qui sont conditionnées en 500g (pour celles dont la rotation est peu importante pour justement conserver les propriétés organoleptiques du produit et éviter la perte comme expliqué plus haut) mais les produits dont la rotation est plus importante sont quant à eux conditionnés en 10 et 25kg.
Alors oui, on ne va pas se mentir, c’est un travail physique !
Mais n’allez pas croire, vu le lieu de stockage et le nombre de boutique, que la franchise ne peut pas avoir des conditionnements plus gros que ça.
C’est malheureusement la même chose dans les supermarchés. Qui n’a jamais vu un employé vider plusieurs petits sachets de fruits à coque pour remplir un seul bac.
Notre cœur d’épicière engagée saigne !
Le vrac, c’est sale !
Là aussi, nos yeux nous piquent quand on a vu les images. Et pas que à la télévision. Malheureusement l’état des rayons vrac dans les grandes surfaces n’est pas impeccable tant qu’un employé consciencieux n’y est pas dédié.
En boutique, nous essayons autant que possible d’être attentives à l’hygiène. Adhérentes au Réseau Vrac, nous suivons les mises à jour des règles de bonnes pratiques et d’usage du vrac élaborées par une hygiéniste. L’une de nous, avant le projet, a suivi une formation HACCP (formation d’hygiène et de bonnes pratiques dont l’objectif est de prendre les mesures nécessaires à la prévention des risques de contamination éventuels et d’assurer ainsi la sécurité alimentaire.). Nous avons pu mettre en place des protocole de nettoyages sur mesure.
D’ailleurs, à propos d’hygiène, nous avions également rédigé cet article sur les idées reçues du vrac qui pourrait vous intéresser : Les Idées Reçues du Vrac
Evidemment, il y a eu des choses intéressantes sur « le vrac » dans ce documentaire.
Des choses que nous faisons, d’autres sur lesquelles nous ne sommes pas forcément d’accord mais vous trouverez autant de façon de faire que d’épicerie alors le mieux c’est encore de vivre l’expérience du vrac vous-même et surtout, de prendre le temps de discuter avec votre épicier.ère pour mieux connaitre sa façon de travailler.
N’hésitez pas en boutique à passer la tête du côté de l’espace de stockage pour voir ce qui s’y trouve.
Nous sommes toujours très ouvertes à la discussion quant à nos valeurs sur le vrac et le Zéro Déchet.
Pour les plus curieux.ses, vous pouvez aussi (re) visionner cette chouette vidéo pour avoir un petit aperçu des coulisses :
PS : Pour celles et ceux qui ont visionné le documentaire en entier et qui ont pris au mot le discours sur la fragilité des produits bio : promis, mon frigo ne ressemble pas à ça l’été :
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